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Contribution à l’enquête publique sur le projet de parc éolien dit du Mont des Quatre Faux

 

Association de Défense de l’Environnnement de Pontfaverger et de sa Région (ADEPR)

 

13 rue Pérard Noizet

51490 Pontfaverger-Moronvilliers

renpet@free.fr

 

1)    Considérations générales :

La loi de la transition énergétique pour la croissance verte promulguée le 18 août 2015, a fixé des objectifs ambitieux en matière d’énergie :  réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % entre 1990 et 2030 et consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à 2012. Mais aussi diminution de la consommation énergétique finale des énergies fossiles de 30 % en 2030. Elle prévoit surtout de porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020, et à 32 % en 2030 et de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025.

 

L’ADEPR est une association hostile à l’énergie nucléaire et privilégie donc les énergies renouvelables dont l’éolien fait partie, pour sortir du tout nucléaire et de l’exploitation des énergies fossiles.

 

2)    Considérations sur l’éolien en général :

L’implantation d’éoliennes dans le paysage rural n’est pas un acte anodin et peut susciter des oppositions basées sur des sentiments subjectifs quant à ses impacts négatifs sur le paysage, autrement dit lorsqu’il est considéré que la présence d’éoliennes dégrade l’environnement familier. Cet argument paysager est néanmoins fort ambigu, puisque certains acceptent sans broncher l’installation de lignes à haute tension dont les pylônes sont bien moins élégants que ceux des éoliennes et que dire des câbles électriques qui barrent l’horizon de part en part. Bien que ce ressenti relève de la subjectivité il ne doit pas être ignoré par les promoteurs des projets car l’on pourrait aboutir à un rejet massif d’une source d’énergie indispensable à la préservation de notre planète.

 

Il est à noter que bien souvent, les opposants « systématiques » à l’éolien, oublient ou ignorent que les éoliennes ne sont pas installées sur les territoires pour des siècles (les déchets nucléaires, par contre, le sont) mais sont démantelées au bout d’une vingtaine d’années.

 

D’autres arguments, discutables eux aussi, sont avancés, pour s’opposer à l’éolien, nous en retiendrons deux dans la liste plus ou moins sérieuse proposée par les opposants « systématiques » :

 

-le bruit généré par le fonctionnement du matériel : se promener par vent fort, sur les sites où sont implantées les grandes éoliennes de dernière génération, suffit pour constater qu’elles ne font pas plus de bruit que le vent lui-même dans les arbres. Quant aux effets des infrasons ou des ultrasons sur la santé des riverains, aucune étude scientifique digne de ce nom n’a mis en avant leur dangerosité.

 

-les conséquences sur l’avifaune : là encore, proférer que les éoliennes sont des machines à tuer les oiseaux n’est pas d’une grande rigueur scientifique car toutes les études ornithologiques réalisées sur le sujet ne s’accordent pas (voir article du Monde du 14/04 /2012 et l’étude scientifique qui y est mentionnée). Qu’en est-il de l’éventuelle mortalité de ces espèces due aux poteaux des lignes électriques à haute tension qui parcourent nos territoires campagnards ? Il semble reconnu, en tout cas, que si les oiseaux ou plutôt certains oiseaux, puissent pâtir de la présence des éoliennes c’est principalement au cours de la phase de chantier et non pas durant la période d’exploitation.

 

3)    Considérations et conclusions sur le projet du Mont des Quatre Faux :

 

-le projet est basé sur l’installation de 71 éoliennes de 200 mètres de haut sur les territoires des communes de Juniville (10), Bignicourt (7), Ville-sur-Retourne (4), Mont-Saint-Rémy (4), Machault (3), Cauroy (9), Hauviné (11) et la Neuville-Tourne-à-Fuy (23), (d’autres éoliennes sont installées dans le secteur proche) : c’est un projet qui, du point de vue de l’ADEPR, est surdimensionné et qui n’est pas acceptable en l’état, et ceci même si nous sommes favorables à l’éolien et que nous rejetons la plupart des arguments utilisés par les opposants « systématiques », car nous sommes aussi attachés à la préservation de l’environnement rural et au bien vivre de sa population. C’est ce rassemblement d’autant d’éoliennes et leur hauteur aussi qui posent principalement problème et alimentent notre opposition. Il faut reconnaître qu’il peut être difficile d’accepter de voir ou d’apercevoir, nuit et jour, de façon différente certes, ces « intrus » mécaniques s’inviter dans un environnement essentiellement végétal. De plus, le regroupement de tant d’éoliennes sur un même espace multiplie les risques de nuisances pour l’avifaune, reconnus d’ailleurs pat l’étude d’impact, et de destruction de certaines espèces végétales lors des chantiers d’installation.

 

-ce projet vient s’ajouter à d’autres parcs éoliens périphériques en activité ou en prévision ce qui alimente encore ce rejet de plus en plus manifeste de la part la population concernée déjà impactée par un changement de paysage et les nuisances réelles ou imaginées qui y sont liées.

 

-à la lecture du dossier d’étude d’impact, le nombre important d’éoliennes à implanter n’est pas motivé par des soucis de production d’énergie électrique mais par le financement d’un radar militaire, en effet, il écrit dans le chapitre « Les mesures de préservation du milieu humain » au 1er paragraphe : « La principale mesure consiste à mettre en place un nouveau radar-relais assurant la compatibilité de l’exploitation du projet éolien avec les activités de la défense. Le financement d’un tel radar n’est rendu possible que par l’exploitation d’un projet de grande ampleur de 71 éoliennes ». Cet argument réduit donc à néant celui qui consiste à dire que la création de ce parc éolien sert à produire de l’énergie « propre » et ainsi à diminuer la part de production d’énergie fossile.

 

Installer ce parc en l’état reviendrait au final à dresser la population contre une solution incontournable pour limiter l’utilisation des énergies fossiles polluantes, de sortir à plus ou moins long terme du nucléaire et à lutter contre l’effet de serre et le dérèglement climatique. Or, une adhésion forte aux solutions pour lutter contre le réchauffement climatique est absolument nécessaire. Il est indispensable de ne pas être contre- productif.

 

L’ex région Champagne-Ardenne est en tête pour ce qui est de l’exploitation de l’énergie éolienne, faut-il en rajouter ? Si oui, pourquoi ne pas privilégier des endroits d’implantation déjà industrialisés ou impactés par des activités humaines (terrains militaires, bordures d’autoroutes, bordures de lignes électriques à haute tension …).

 

En conclusion, l’ADEPR propose deux options :

 

1)    Une option radicale : l’abandon pur et simple du projet ;

 

2)    Une option raisonnable : une réduction convaincante du projet en tablant, par exemple, sur 5 éoliennes maximum sur chacun des territoires des communes concernées si et seulement si la population de ces mêmes communes l’accepte.