FR 3 Champagne Ardenne vous propose dans son édition régionale du 09/06/2013, une enquête sur le centre d'expérimentation atomique de Moronvilliers, dans la Marne.
Installé depuis 1958, le polygone d'expérimentation de Moronvilliers est une zone militaire. Dans ce centre, des tests sont effectués sur l'atome en vue de la réalisation de la bombe
atomique. De nombreux tests été effectués à l'air libre dans les années 1960. Mais aujourd'hui, les tests sont réalisé à l'échelle de l'atome, dans un appareil de radiographie.
Le centre fermera ses portes à la fin de l'année. Mais avant de partir, le CEA doit se lancer dans la dépollution complète du site.
Reportage : Charles-Henry Boudet
Images : Paul-Antoine Boudet
Montage : Julien Baudart - Jean Gabriel Lécolier
Peut-on croire que les dizaines de tonnes d'uranium, tritium, béryllium dispersées sur les zones de tirs ou enfouies dans les puits seront un jour enlevées de cette terre de Champagne ?
Alors que des millions d'€ ont été investis sur ce site d'expérimentation, l'état a brutalement prévu de le fermer. Le projet EPURE (échange Franco/Britannique) transférera les machines pour un cout de 500 / 700 millions d'€ vers la région de Dijon. Officiellement cela a pour but de faire des économies aux con tribuables Français.
Ou peut être parce que ce site, qui a réussi à cacher sa "virginité" depuis 50 ans, a finalement été découvert ?
On sait maintenant que :
1°/ Grâce au site BASOL (ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie), le sol et la nappe sont pollués par des matières radioactives,
2°/ Que la loi TSN ne s’applique pas à ces installations et donc, n’ont pas obligation de produire annuellement le document sur les rejets, déchets, incidents éventuels, dispositions de contrôle et de surveillance,
3°/ Que la DREAL Champagne Ardenne n'est pas compétente sur cette installation qui relève de la DSND (délégation à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la défense).
4°/ Que les sous-traitants ont obligation d'être informés des risques professionnels suite à l'action de l'association de défense de l'environnement de Pontfaverger et de sa région
5°/ Que l'ASN (Autorité de la Sécurité Nucléaire) n'a pas autorité sur ce centre car il s'autocontrôle !!!
6 °/ Que l'ANDRA (agence national des déchets radioactifs) a recensé en 2007, 1000 tonnes de déchets radioactifs (uranium).
7°/ Que la ministre de l'écologie et du développement durable, Nathalie Kosciusko-Moriset, le sénateur Yves Détraigne, le conseiller régional Jean Paul Bachy n'ont jamais eu de réponse de la part du ministère de la défense, du préfet ...sur les inquiétudes vis à vis de ce site d'expérimentations nucléaires (voir courriers joints).
Voir le mail ci-dessous qui a donné le coup fatal pour le départ de ce site :
Le Champagne n'aime pas le nucléaire
M. Geleznikoff, directeur des applications militaires de CEA affirme que le site de Pontfaverger-Moronvilliers sera dépollué. On peut le croire, s'il dit que c'était pollué, c'est que c'est pollué.
Mais pour l'action de dépolluer physiquement, cela semble difficile, voire impossible.
1°/ Les anciens sites d'expérimentations nucléaires n'ont jamais été nettoyés (radioactivité). Voir en dessous.
2 °/ Grâce à la pression médiatique, le centre a commencé à vider 2 fosses (zone I), mais vont-ils vider la fosse des maréchaux qui a servi de décharge en tout genre pendant 35 ans ?
3°/ Les 150 puits qui ont servi à faire des expérimentations nucléaires (sans fission, selon les termes employés) seront un pari technique à décontaminer. En effet, à plus de 50 mètres de profondeur, il sera très difficile d'aller rechercher les ogives qui ont fusé (effet chalumeau, les câbles ont été brulés) et n'ont-ils pas servi de poubelle à déchet radioactif.
4°/ Comment nettoyer le site quand la moindre particule de béryllium ou de plutonium est capable de tuer un être humain ?
Une prestation analytiques d'eau et de sols dans le cadre du plan de suveillance de l'environnement en date de clôture du 27/07/12 a été demandé sur les marchés publics. Encore une fois, nous n'aurons pas accès à ces résultats et comment pourrions nous les valider alors que le site refuse un diagnostic complet d'un organisme indépendant comme la CRIirad ou l'accro (voir photos en dessous).
1°/ Pour les Les tirs nucléaires Francais en Algérie cliquer dessus
A°/ Dans le Sahara Site toujours fortement radioactif, toujours pas
décontaminé Voir le cratère dans Google Earth (quatre fois plus puissante que celle
de Hiroshima)
B°/ Dans le Hoggar les habitants doivent vivre avec les déchets mortels
2°/ pour les tirs nucléaires Français en Polynésie cliquer sur
http://www.senat.fr/rap/l11-244/l11-244_mono.html
Proposition de loi relative au suivi des conséquences environnementales des essais nucléaires français en Polynénsie française
Si le démantèlement des installations a signifié le renoncement de la France aux essais nucléaires en rendant techniquement impossible leur reprise rapide, une quantité importante de matières radioactives demeure présente sur le site.
D'une part, les puits creusés sous les atolls comprennent toujours des produits de fission résultant des explosions souterraines, ainsi que des déchets nucléaires divers qui y ont été entreposés.
Ces derniers proviennent notamment des installations de décontamination, des cellules de traitement des échantillons prélevés lors des essais ou des opérations de démantèlement (par exemple des cotons ou des chiffons). Ils ont été stockés soit dans les puits utilisés pour les expérimentations, soit dans deux puits creusés spécifiquement pour le stockage.
D'autre part, malgré les actions de nettoyage déjà entreprises, la surface des atolls et des lagons requiert toujours une attention particulière.
À titre d'exemple, la zone dite « Colette », sur la partie nord de la couronne de l'atoll de Moruroa, est marquée au sol en plutonium 239, suite aux essais de sécurité qui y ont été réalisés. Si les plus gros débris ont été stockés dans des fûts, une tempête tropicale survenue en 1981 a entraîné dans le lagon une dizaine de fûts stockés dans cette zone.
D'après les informations communiquées à votre rapporteur par le département de suivi des centres d'expérimentations nucléaires (DSCEN), cinq kilogrammes de plutonium environ seraient piégés dans les sédiments au fond des lagons de Moruroa et Fangataufa.
Le ministère de la défense ne projette pas de retirer ces produits. Il explique que la radiologie est mesurée aux alentours des zones contaminées par le plutonium, mais pas à l'endroit même où il se trouve, en raison de l'inutilité de telles mesures (car on sait déjà que le plutonium est là), du coût d'une telle surveillance (qui nécessiterait de faire venir du matériel spécialisé) et du risque de dissémination du plutonium que poseraient les opérations de mesure.
Votre rapporteur n'est guère rassuré par ce constat : aucune réhabilitation complète des atolls et de leur sous-sol n'est envisagée, et la manière dont les essais nucléaires ont été menés ne permet sans doute pas d'envisager, même à long terme, une réelle « banalisation » de ces sites.
3°/ pour le site d'expérimentation nucléaire de Vaujours (aux environs de Paris), qui a fermé en 1997 est toujours une friche industrielle.(sont prescrit l’interdiction d’usage résidentiel, d’activité agricole, ERP et d’activité régulière en présence d’enfants. Tous les travaux de terrassement, d’excavation ou intervention sous la surface du sol sont soumis à des règles strictes et doivent faire l’objet d’un avis de l’institut de radioprotection et de sureté nucléaire. D’autres contraintes liées à la présence d’explosifs, au traitement sur place et aux matières nocives font également partie des servitudes). Aujourd'hui, personne n'y met les pieds à par les Roms ou les gens du voyage (voir rapport d'expertise)
UTILISATION DU SITE DU FORT DE VAUJOURS
M. le président.
La parole est à M. Alain Calmat.
M. Alain Calmat.
Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s'adresse à M. le ministre de la défense.
Monsieur le ministre, les terrains et bâtiments du Commissariat à l'énergie atomique, situés à Vaujours, en S eine-Saint-Denis, doivent être bientôt vendus aux enchères. A l'occasion de la clôture de l'enquête publique, une vive inquiétude a saisi les populations des alentours.
En effet, le préfet a préconisé des servitudes dans le cadre de cette enquête, visant à interdire la construction d'écoles, de logements ou de centres aérés, au nom du principe de précaution,
(...)
M. Jean-Pierre Masseret, secrétaire d'Etat à la défense chargé des anciens combattants.
Monsieur le député, vous exprimez une préoccupation très forte et vous avez raison de le faire.
Le centre d'expérimentation de Vaujours a en effet été exploité par le CEA de 1955 à 1997, et les expérimentations qui ont été faites ont porté sur des explosifs classiques, avec de l'uranium naturel et de l'uranium appauvri. Mais à aucun moment les expérimentations n'ont fait appel à la fission nucléaire, je peux vous le garantir.
Le CEA ayant abandonné le site, il s'agit de le vendre.
Avant de le vendre, il a été procédé à une décontamination, avec l'Office de protection contre les rayonnements ionisants, de 1996 à 1998. Les rapports d'experts en témoignent, le marquage radiologique est normal, il correspond tout à fait aux normes.
Nous avons donc procédé à la dépollution du site, aux profondeurs que permettent aujourd'hui les moyens techniques, et un certificat d'expert a été délivré.
Maintenant, si un projet de construction de locaux d'habitation devait être réalisé, votre demande serait prise en compte, monsieur le député, et nous procéderions à des analyses complémentaires pour vérifier que les normes du ministère de la santé sont respectées. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste.)
M. Bernard Accoyer.
Voilà qui est clair !
M. Pierre Lellouche.
Et pourtant ! Ou bien c'est décontaminé ou bien ça ne l'est pas !